Ondit souvent que « le tout est plus grand que la somme de ses parties » ; lâargument vaut pour presque toute la sphĂšre industrielle. Limiter nos dĂ©chets et rĂ©duire au minimum la variabilitĂ©, lâimprĂ©vu et le risque dâarrĂȘt inopinĂ© sont autant dâobjectifs Ă atteindre en optimisant tous les rouages de la chaĂźne de production mais aussi en comprenant leurs interactions. Ce
Vous ne pouvez pas visiter cette page car bookmark/favori pĂ©rimĂ© Un moteur de recherche possĂšde un listing pĂ©rimĂ© pour ce site une adresse erronĂ©e vous n'avez pas accĂšs Ă cette page La ressource demandĂ©e n'a pas Ă©tĂ© trouvĂ©e Une erreur est survenue pendant l'exĂ©cution de la requĂȘte. Veuillez essayer l'une des pages suivantes Page d'accueil Si les difficultĂ©s persistent, merci de contacter l'administrateur de ce site. syntax error, unexpected '='
- ΀ОááŃŃ ŐżáĐŒŃгОáČ
- Ô·ÏĐžÏ ĐșŃŐ„ÏĐŸ ĐșĐ°Đ±ĐŸŃĐșа
- á Ń
ŃŃζŃ
- ÎÎ±ĐŽĐŸ Ő«ŃĐŸĐČĐžŃáĐș á°Đ”ÏÏá°Î±
946Likes, 4 Comments - Carolle Zahi (@carollzahi) on Instagram: â« Le « tout » est plus que la somme des parties » đ«đ·đ«đ· #Ensemble #EquipeDeFrance #Relaisâ
1Nous voudrions aggraver le paradoxe du plus dans le moins en montrant que dans certains cas le plus grand loge dans le plus petit par cette maximisation il nây a pas de plus grand plus que le tout, la relation se trouvera vĂ©rifiĂ©e. En outre, le regard changera de direction au lieu de descendre du plus vers le moins, du tout Ă lâĂ©lĂ©ment, il sâĂ©lĂšvera de lâĂ©lĂ©ment au tout [1]. 2DĂšs lâAntiquitĂ©, en Inde comme en GrĂšce, certains philosophes reconnurent deux maniĂšres de concevoir la partie comme Ă©lĂ©ment dâun tout, et comme lâune des expressions du ReutersvĂ€rd, Perspective japonaise n° 274 dda, dessin Ă la plumeLe concept de partie expressive3En posant lâalternative ou bien le tout rĂ©side dans toutes les parties ou bien il rĂ©side en chacune dâelles prise Ă part, les philosophes bouddhistes avaient dĂ©gagĂ© le concept de partie expressive, en mĂȘme temps que sa singularitĂ© il existe des parties qui ne font pas que constituer le tout mais qui le re-prĂ©sentent, donc leur sont homologues. La relation logique entre le tout et la partie ne serait par consĂ©quent pas seulement dâopposition. 4Ă partir de lâĆuvre dâAnaxagore et de ses propres recherches biologiques, Aristote fut amenĂ© Ă rĂ©flĂ©chir attentivement sur les rapports existant entre le tout et la partie. Câest au Stagirite et non Ă Anaxagore que lâon doit la distinction-opposition entre les deux types, homĂ©omĂšres et anhomĂ©omĂšres, de parties. Dans De la gĂ©nĂ©ration et de la corruption, Aristote dit Anaxagore [âŠ] pose comme Ă©lĂ©ments les homĂ©omĂšres, par exemple lâos, la chair, la moelle et chacune des autres choses dont la partie est synonyme du tout [2]. » Les synonymes, en effet, sont identiques en nature et en nom, et contenus dans le mĂȘme genre [3]. Un morceau de chair est de la chair, un fragment dâos est de lâos, une goutte de sang est du sang â chair, os, sang sont des parties homĂ©omĂšres, tandis que le morceau dâune main nâest pas une main, ni la partie dâun visage un visage â main et visage sont des parties anhomĂ©omĂšres. On reconnaĂźtra lĂ lâorigine de la distinction, toujours actuelle, entre les tissus et les organes. 5Il est habituel que les Ă©lĂ©ments dâune classe aient un caractĂšre opposĂ© Ă celui de cette classe une classe dâĂ©lĂ©ments concrets, par exemple, nâest pas elle-mĂȘme concrĂšte. Il arrive en revanche que la partie ait le mĂȘme caractĂšre forme et contenu que le tout dont elle fait partie. Câest elle que lâon appelle partie expressive. 6Les scolastiques disposaient de deux locutions pour dĂ©signer deux phĂ©nomĂšnes qui ont assez de points communs pour ĂȘtre confondus mais aussi suffisamment de diffĂ©rences pour devoir ĂȘtre distinguĂ©s. La pars pro toto littĂ©ralement la partie pour le tout » dĂ©signe la partie qui renvoie au tout, la partie qui fait penser au tout, la partie qui symbolise le tout, parce quâelle en est le fragment ou bien lâimage, ou bien encore le simple signe. La pars totalis littĂ©ralement la partie totale » [4] dĂ©signe, quant Ă elle, la partie du tout qui possĂšde les mĂȘmes propriĂ©tĂ©s que lui ; elle est le tout en miniature. 7La pars totalis, Ă la diffĂ©rence de la pars pro toto est beaucoup plus quâune mĂ©tonymie; elle ne renvoie » pas seulement Ă la totalitĂ©, elle en est le condensĂ©. Une branche de peuplier peut prendre racine, elle vaut pour lâarbre entier, quâelle reprĂ©sente en miniature â câest une pars totalis rĂ©elle. Dans lâordre symbolique, la monade leibnizienne est une pars totalis, un roman ou un cosmogramme, une pars pro partie expressive rĂ©elle8La partie expressive, qui donne en rĂ©duction une reprĂ©sentation de la structure et de la qualitĂ© du tout qui lâinclut est lâexception, et non la rĂšgle. Sur un plan logique, lâĂ©quivalence de la partie et du tout ne manque pas de poser problĂšme elle ruine lâaxiome euclidien qui veut que le tout soit plus grand que la partie. La partie expressive rĂ©elle manifeste la relation de lâenglobement rĂ©ciproque de la partie et du tout la partie contient le tout qui la contient. La goutte dâeau est dans lâocĂ©an, et lâocĂ©an est dans la goutte dâeau », disait Guru Nanak, le fondateur du sikhisme. Comprendre ce dans quoi lâon est compris on sait le jeu que Pascal fit subir Ă ce verbe, par lâĂ©tendue lâunivers me comprend, par la pensĂ©e je le comprends⊠Bien sĂ»r, il y a glissement de sens, dâune comprĂ©hension spatiale Ă une comprĂ©hension intellectuelle, il nâen reste pas moins vrai que la pensĂ©e reprĂ©sente un englobement rĂ©versif. Mais celui-ci est antĂ©rieur Ă la pensĂ©e mĂȘme si celle-lĂ est seule habilitĂ©e Ă le pars totalis rĂ©elle9 Mais la mer, pour savoir quel en est le goĂ»t, il nâest besoin que dâune gorgĂ©e », Ă©crit A. Soljenitsyne [5]. LâexpressivitĂ© de la partie en mathĂ©matiques peut ĂȘtre dĂ©celĂ©e Ă deux niveaux qui finissent par se confondre celui, Ă©pistĂ©mologique, de la science mĂȘme et celui, ontologique, des objets dont elle sâoccupe. Il nâest aucun secteur du continent mathĂ©matique qui ne dĂ©couvre et nâinvente lâexpressivitĂ© du tout par la partie. En gĂ©omĂ©trie, on appelle scalantes les figures gĂ©omĂ©triques dont les parties ont la mĂȘme forme ou mĂȘme structure que le tout, seule change lâĂ©chelle de grandeur. Tel est le cas des courbes paradoxales nâadmettant aucune dĂ©rivĂ©e, dites courbes fractales. Quelle que soit lâĂ©chelle retenue au dĂ©part, et donc le degrĂ© de prĂ©cision avec lequel on les examine, ces courbes, qui ont la propriĂ©tĂ© dâautosimilaritĂ©, rĂ©pĂštent sur nâimporte lequel de leurs fragments leur structure et leur forme dâensemble ainsi en va-t-il avec la courbe de Peano ou avec le cĂ©lĂšbre flocon de neige » de von Koch. Les mathĂ©maticiens disent de ces courbes, dont la structure locale la partie rĂ©pĂšte la structure globale le tout, quâelles sont Ă homothĂ©tie interne » â synonyme jugĂ© plus prĂ©cis que le terme de scalant. La singularitĂ© de ces figures paradoxales dĂ©termine leur mode de construction, par itĂ©ration. 10Contre Euclide, Aristote et toute la tradition, Ă©tait dĂ©sormais posĂ© comme possible le point de vue selon lequel la partie peut ĂȘtre Ă©gale au tout. Le morceau de miroir brisĂ© qui continue de rĂ©flĂ©chir lâimage entiĂšre, le fragment de lâaimant cassĂ© qui a les mĂȘmes deux pĂŽles que le tout dont il provient sont les illustrations classiques de cette pars totalis qui possĂšde les mĂȘmes qualitĂ©s que le tout dont elle est extraite. Les hologrammes, construits par la physique, ont la mĂȘme propriĂ©tĂ© dâautosimilaritĂ© que les courbes paradoxales alors quâun morceau de photographie dĂ©chirĂ©e nâest plus une photographie, un fragment dâhologramme donne lâimage de lâhologramme en son entier. 11Pour les sciences, câest la gĂ©nĂ©ralitĂ© qui est la rĂšgle et la singularitĂ© qui est lâexception. Leibniz aimait Ă rĂ©pĂ©ter le mot dâArlequin LĂ -bas, câest tout comme ici. » LâuniversalitĂ© des lois physiques rend possible, en sciences, une formidable Ă©conomie de moyens. Puisque lâatome dâhydrogĂšne ici est le mĂȘme que lâatome dâhydrogĂšne, lĂ -bas, qui se convertit en hĂ©lium, dans le Soleil, nâimporte quel morceau de matiĂšre peut constituer un Ă©chantillon. Cette notion dâĂ©chantillon est intĂ©ressante en connotant Ă la fois lâĂ©talon de mesure et la partie totale le morceau dâĂ©toffe prĂ©levĂ©e permet de connaĂźtre la qualitĂ© de lâensemble, elle montre comment la partie peut justement servir dâinstrument de mesure pour le tout. Dans les sciences de lâhomme, un Ă©chantillon est la partie reprĂ©sentative dâune population donnĂ©e. Une loi mathĂ©matique Ă©nonce mĂȘme quâun Ă©chantillon de 1 000 personnes suffit Ă connaĂźtre une population quelle quâen soit la taille. Ce rĂ©sultat, si contraire Ă notre intuition il nâest pas nĂ©cessaire de prĂ©lever un Ă©chantillon plus grand aux Ătats-Unis quâen Suisse, prouve que la logique mĂ©rĂ©ologique celle des relations de la partie au tout ne peut ĂȘtre rĂ©duite aux questions dâ pars pro toto rĂ©elle12Dans le livre quâil a consacrĂ© Ă lâartiste Michel Paysant [6], F. Dagognet a montrĂ© comment, Ă travers lâobjet le plus vil dâapparence un morceau dâasphalte, les deux mondes, cosmique et humain, pouvaient ĂȘtre convoquĂ©s. Dans la nouvelle LâAleph, qui symboliquement donne son nom au recueil, Borges dĂ©finit lâaleph comme lâun des points de lâespace qui contient tous les points, le lieu oĂč se trouvent sans se confondre tous les lieux de lâunivers, vus de tous les angles. MĂȘme sâil convient de laisser au champ de la fiction littĂ©raire cette conjonction, le rĂ©el nous offre plusieurs exemples dâenglobement du tout par la partie. Nâimporte quelle pierre porte en elle, sur elle, les traces de lâhistoire de lâunivers, et câest parce quâune seule feuille contient le vĂ©gĂ©tal entier que les bouturages sont possibles. En anthropologie, Marcel Mauss avait dĂ©celĂ© dans le don une partie expressive de la sociĂ©tĂ© primitive, et câest pourquoi il lâavait appelĂ© fait social total. 13Kant [7] dĂ©jĂ savait que lâon peut dĂ©terminer lâĂąge dâun poisson Ă lâĂ©tat de ses Ă©cailles observĂ©es au microscope. La re-prĂ©sentation, comme prĂ©sence redoublĂ©e, nâest pas lâapanage de la pensĂ©e. La matiĂšre peut garder en elle la trace qui lâinforme. Ainsi dans des espaces trĂšs rĂ©duits se sont parfois sĂ©dimentĂ©es de trĂšs longues durĂ©es les cernes plus ou moins resserrĂ©s de lâarbre constituent une vĂ©ritable Ă©criture naturelle et lâon peut y lire le climat des annĂ©es, voire des siĂšcles passĂ©s [8]. Les glaces polaires sont des archives sans arrĂȘt empilĂ©es selon lâordre du temps ; les carottes prĂ©levĂ©es, comme les cernes de lâaubier, illustrent ce fait, loin de la RelativitĂ©, que le temps peut devenir espace. La petitesse de cet espace avec le carottage, nous retrouvons lâidĂ©e dâĂ©chantillon nâinduit pas lâillisibilitĂ© â au contraire ! 14La cellule, qui est une toute petite partie dâun tout lâorganisme, contient dans son noyau, enroulĂ©e dans ses longues molĂ©cules dâADN, la totalitĂ© du gĂ©notype qui commande Ă la constitution de ce tout ; de plus, la cellule a les mĂȘmes propriĂ©tĂ©s que lâorganisme entier. Les parties sont Ă©ventuellement capables de refaire le tout. Une seule cellule suffit pour constituer lâanimal, ainsi que le montre la technique du clonage. Il existe bien dâautres systĂšmes qui illustrent ce paradoxe selon lequel la partie englobe le tout qui lâenglobe. En linguistique une phrase dâune langue quelconque est une partie de celle-ci en mĂȘme temps quâelle la contient tout entiĂšre. En sociologie et en anthropologie lâindividu, partie de la sociĂ©tĂ© dont il fait justement partie, la contient toute dans la mesure oĂč il est lui-mĂȘme ĂȘtre social avec sa langue, sa culture, ses rĂšgles et ses normes, etc. Aussi ne sera-t-on pas Ă©tonnĂ© si, vis-Ă -vis du sens, le tout et la partie sont dans un rapport de mutuelle dĂ©termination le tout donne du sens Ă la partie mais en retour la partie contribue Ă donner sens au tout. Lâhomme est un pĂ©pin, lâunivers est une pomme », disait Paracelse le contenu est aussi un contenant. Un dicton juif lui fait Ă©cho il y a plus de pommiers dans une pomme que de pommes dans un pommier. Il est donc possible que la partie contienne plus que le tout Giordano Bruno Ă©tait fondĂ© Ă dire que le minimum est un maximum partie expressive symbolique15G. Bachelard appelait rĂȘverie lilliputienne cette espĂšce de ruse du symbolique qui attrape le tout par la plus petite de ses parties. Puisquâil nâest pas possible matĂ©riellement de tout avoir, ou bien â ce qui revient au mĂȘme â puisque cette totalitĂ© matĂ©rielle, extensive, est Ă jamais hors dâatteinte, reste le plus court chemin de la synecdoque qui, par lâextraordinaire ellipse quâelle reprĂ©sente, nous offre le monde dans une coquille de noix. Quelques rectangles disposĂ©s en croix et marquĂ©s Ă la craie sur le sol, et lâenfant saute de la terre au ciel presque aussi aisĂ©ment quâun moineau. Lâart, la science, la technique, bref tous les systĂšmes symboliques de connaissance et de maĂźtrise du monde procĂšdent de cette maniĂšre. Pour comprendre la totalitĂ©, il faut commencer par la rĂ©duire â Ă un signe, un nombre, une image. Condensations extrĂȘmes dâespace et de sens, les symboles permettent Ă lâĂȘtre humain dâavoir barre sur les choses au lieu de subir leur infini Ă©parpillement. Ils rendent la totalitĂ© pars totalis symbolique16Un mot et un affect, un signe et un objet peuvent signifier le tout auquel ils ont Ă©tĂ© arrachĂ©s ou dans lequel ils ont Ă©tĂ© placĂ©s. Ce renvoi est au centre de la pensĂ©e primitive », il la dĂ©termine et la colore dans sa mythologie et son rituel. Alors, en effet, que la pensĂ©e scientifique Ă©tablit des distinctions tranchĂ©es entre les diffĂ©rents types de relations tout/partie, la pensĂ©e primitive tend Ă les assimiler. LĂ©vy-Bruhl a analysĂ© chez les peuples sans Ă©criture le procĂ©dĂ© quâil appelle participation la croyance selon laquelle la possession de lâimage dâune chose confĂšre une puissance sur la chose elle-mĂȘme relĂšve de ce mĂ©canisme de la pensĂ©e. Constamment, spontanĂ©ment, le rĂ©el est mĂ©tonymisĂ©. Dans notre perception empirique du rĂ©el, le tout se compose » de ses parties ; selon la logique de la connaissance, il en est le rĂ©sultat ». La conception mythique nâadmet aucune de ces deux relations â elle place le tout et les parties dans une situation dâindiffĂ©rence intellectuelle et rĂ©elle [9] le tout nâa pas de parties, la partie est immĂ©diatement le tout, et possĂšde son efficace. La partie nâest pas une simple dĂ©putation, un vicariat, comme dit Cassirer [10] cette relation est une dĂ©termination rĂ©elle, une corrĂ©lation qui nâest pas comprise gnosĂ©ologiquement mais ontologiquement. Câest sur cette logique associative que reposait le culte des reliques, le plus petit fragment de croix valait pour la croix tout entiĂšre donc pour JĂ©sus, la phalange du saint Ă©tait le saint le partage de la puissance ne la fractionne pas, chacun peut ainsi en avoir sa part et lâavoir tout entiĂšre. Lâavantage du signe sur lâobjet est de pouvoir ĂȘtre redoublĂ© Ă lâinfini. Ă la diffĂ©rence du fragment, la parcelle garde lâimage du tout dont elle a Ă©tĂ© dĂ©tachĂ©e, et câest pourquoi, en termes juridiques, elle constitue lâunitĂ© de cadastre, signalĂ©e par une mĂȘme culture ou une mĂȘme utilisation. Et câest pourquoi dans la liturgie catholique le prĂȘtre est tenu de prendre des prĂ©cautions pour Ă©viter la chute des parcelles des hosties consacrĂ©es. J. Lacan, dans son sĂ©minaire sur La lettre volĂ©e », montre quâune lettre reste ce quâelle est, une lettre, mĂȘme lorsquâelle est mise en petits morceaux ; la matĂ©rialitĂ© du signifiant est plus forte que celle de lâespace. Saint Thomas dâAquin, en une belle image que reprendra aprĂšs lui Luther, comparait les hosties multipliant Ă lâinfini le corps du Christ aux fragments dâun miroir restituant chacun lâintĂ©gritĂ© des choses visibles. Le corps du Christ est diffractĂ© en une infinitĂ© de petits mondes symboliques dâoĂč la forme ronde des hosties, tout entier prĂ©sent en chacune de ces parties. LâidĂ©e a eu un rĂŽle et un impact politiques de toute premiĂšre importance. Dans le christianisme, lâĂglise locale est censĂ©e reprĂ©senter et incarner la totalitĂ© de lâĂglise la partie assure la lieutenance du tout. Semblablement, un Ă©lu de la nation, dans les dĂ©mocraties modernes, est censĂ© reprĂ©senter le peuple tout entier nây a-t-il pas, par-delĂ les ruptures, une continuitĂ© du concept de reprĂ©sentation ? 17LâidĂ©e de microcosme est une autre forme prĂ©gnante de la pars totalis symbolique. Lâimage de lâhomme microcosme est courante Ă la Renaissance aussi bien Marcile Ficin que Pic de La Mirandole lequel dĂ©finissait lâhomme comme lâĆil du monde » et Paracelse voient dans lâhomme lâĂȘtre universel dans lequel se reflĂšte le Tout. Pour Paracelse, lâhomme, univers miniature, est la quintessence, un extrait, un condensĂ©, un concentrĂ©, un rĂ©sumĂ© de lâorganisme du monde â son corps est fait de soufre, de sel et de mercure, et son Ăąme obĂ©it aux astres, lesquels influencent les maladies. Entre les organes et les Ă©lĂ©ments du monde minĂ©raux, vĂ©gĂ©taux, animaux existent des correspondances secrĂštes thĂ©orie des signatures. 18En philosophie, lâexpressivitĂ© caractĂ©rise les systĂšmes de Leibniz et de Hegel. Comme Plotin figurait le monde intelligible en chaque intelligible, Leibniz voyait dans la monade le microcosme de lâunivers. Leibniz dit de la monade quâelle symbolise avec toutes les autres formes extĂ©rieures Ă elle, la seule diffĂ©rence venant de la plus ou moins grande clartĂ© avec laquelle cette expression est produite. En fait, selon le principe du continu, la partie nâest mĂȘme plus partie. La totale cohĂ©rence du systĂšme symbolique dâoĂč le rĂȘve dâune caractĂ©ristique universelle doit Ă son tour exprimer celle de lâunivers. 19La philosophie hĂ©gĂ©lienne, en assimilant le logique et lâontologique, va plus loin encore, en faisant de chaque partie du rĂ©el lâexpression de la totalitĂ© du rĂ©el, et de chaque partie du systĂšme, lâexpression de la totalitĂ© du systĂšme. Dans la mesure exacte oĂč le systĂšme et la rĂ©alitĂ© sâentre-expriment au sein de lâIdĂ©e, toutes les parties » du systĂšme hĂ©gĂ©lien sont des parties expressives. La Logique, la Philosophie de la Nature et la Philosophie de lâEsprit sont bien les parties de lâEncyclopĂ©die, mais non des parties du systĂšme car ils reprĂ©sentent des moments dans lâautodĂ©veloppement du tout dont chacun lui est homologue. Chaque Ă©tape de ce dĂ©veloppement implique comme pars totalis ce dĂ©veloppement entiĂšrement dĂ©ployĂ©. Câest pourquoi Hegel est Ă la fois le plus difficile et le plus facile Ă comprendre de tous les philosophes le plus difficile car sans la perception de lâensemble aucune partie ne saurait ĂȘtre saisie, et le plus facile parce que le systĂšme entier peut ĂȘtre saisi par nâimporte quel fragment, qui fait passage pars pro toto symbolique20On dit que sur la seule surface dâun grain de riz un artiste japonais dessinait les paysages du monde, avec les mers, les montagnes, les riviĂšres et les plaines, et dans les jardins secs des temples de Kyoto un rocher suffit pour figurer une chaĂźne de montagnes tandis que les sillons tracĂ©s dans le gravier soigneusement ratissĂ© renvoient au courant de lâocĂ©an cosmique. Tout commence, une fois encore, avec la synecdoque du sacrĂ©. Le principe de la participation implique que chaque partie vaut pour le tout de sorte que la relation Ă une partie arbre, plante, etc. entraĂźne la participation au tout vie, nature, histoire, divinitĂ©, cosmos. On pourrait Ă ce propos parler dâobjet symbolique total â car, de la mĂȘme façon quâun symbole connote une pluralitĂ© de sens qui en font toute lâambiguĂŻtĂ© et la richesse, de mĂȘme certains objets rejoignent les directions opposĂ©es du rĂ©el, et traduisent ainsi celui-ci dans sa totalitĂ© symbolique. La prĂ©sence de la totalitĂ© dans lâĂ©lĂ©ment le plus humble transmute le regard en vision. Ainsi dans la bouche de Krishna enfant, sa mĂšre dĂ©couvre rien moins que lâunivers entier. Une tradition dit que Yashoda se vit elle-mĂȘme dans la bouche de son enfant, le prenant sur ses genoux et lui donnant le sein. 21Lâimage joue par rapport Ă lâoriginal le rĂŽle de la partie par rapport au tout elle est un agent de transmission. Et cela explique pourquoi il y a si peu de milieu religieux entre lâiconolĂątrie et lâiconoclastie, entre le dĂ©voilement du sacrĂ© et son dĂ©voiement par lâimage. Câest parce quâils refusaient lâidentification du tout Ă une partie le veau dâor, une statue, et donc la fragmentation de lâabsolu, que MoĂŻse et Mahomet ont fait de lâidolĂątrie un pĂ©chĂ© suprĂȘme. Câest Ă lâinverse parce quâils pensent quâil nây a pas dâabsolu sans rĂ©vĂ©lation que les hindous ont créé une religion iconolĂątre. 22De tous les signes sacrĂ©s, câest un mot, un monosyllabe qui est le plus chargĂ© de sens dans toute la tradition indienne. Nulle part, dans aucune culture, le tout, lâinfini, lâabsolu nâa Ă©tĂ© Ă ce point rĂ©duit Ă presque rien. Il est gravĂ© en lettre de pierre sur les murs des temples et inlassablement rĂ©pĂ©tĂ© au cours de priĂšres qui semblent ne devoir finir quâavec le monde mĂȘme. AUM est le son primordial, dâabord inaudible, qui crĂ©e toute chose ; il est lâessence mĂȘme des VĂ©das, et sa rĂ©citation vaut lecture et connaissance. Il est, disent les Upanishad, lâarc, le moi Ă©tant la flĂšche et Brahma la cible ; il rĂ©unit en lui lâunivers entier, ou plus exactement ĂȘtres et choses sont supportĂ©s par lui comme les perles dâun collier sont tenues ensemble par le fil qui les traverse. 23De tous les arts, lâarchitecture fut, avec la poĂ©sie, celui qui, par excellence, dans toutes les cultures, dĂ©ploya un sens cosmique. La ville, le jardin, le temple, la maison peuvent symboliser lâunivers ; mieux, ils symbolisent avec lâunivers pour reprendre lâexpression alchimique maintes fois utilisĂ©e par Leibniz. La fonction univers de lâarchitecture ne rĂ©side pas seulement dans son inscription symbolique dans lâespace et le rĂ©seau de correspondances quâelle tisse, mais dans la genĂšse de sa formation, passage du dĂ©sordre Ă la forme. La ville Ă©tait un tout qui connotait la totalitĂ©. Par ses tableaux, animĂ©s ou inanimĂ©s, ses sculptures, sa musique, ses parfums, elle Ă©tait Ćuvre totale. Le mot urbs, ville en latin, tire dâailleurs peut ĂȘtre son origine dâorbs, lâorbe, le cercle. Dans les sociĂ©tĂ©s les plus diverses, la ville est un rĂ©sumĂ© dâunivers. DâoĂč la symbolique universelle du cercle et du carrĂ©. 24La poĂ©sie nâoffre pas moins dâexemples que lâarchitecture le mot nâest-il pas, par excellence, la fixation symbolique dâune totalitĂ© indĂ©finie, sinon infinie, grĂące Ă la plus radicale des Ă©conomies de moyens ? Car il sâagit toujours de faire piĂšce Ă la dispersion dâun rĂ©el hors dâatteinte par voie directe. 25Toutes les Ă©popĂ©es â ces vastes poĂšmes de la totalitĂ© â comprennent un Ă©pisode, une image circulaires qui les condensent en les redoublant. Le bouclier dâAchille contient en petit lâIliade entiĂšre â or lâIliade contient le monde. La guerre, lâagriculture, le pouvoir et le jeu ont leurs images sur le bouclier dâAchille. Au chant VIII de lâĂnĂ©ide, Virgile accentuera ces effets de vertige en imaginant sur le bouclier dâĂnĂ©e des dĂ©tails microscopiques LĂ , une oie dâargent, voletant sous les portiques dorĂ©s, annonçait par ses cris lâarrivĂ©e des Gaulois aux portes de la ville. Les Gaulois se glissaient parmi les buissons et, protĂ©gĂ©s par les tĂ©nĂšbres grĂące Ă une nuit opaque, ils allaient occuper la citadelle ; leurs cheveux sont dâor, leurs vĂȘtement dâor ; leurs sayons rayĂ©s brillent ; leurs cous de lait sont cerclĂ©s dâor [11]. » 26Dernier exemple, le cinĂ©ma, parce quâil montre les choses » dĂ©tachĂ©es de leur ensemble, offre lâĂ©quivalent de la synecdoque poĂ©tique â un objet peut valoir pour le tout dont il fait et dont il est partie. Ainsi, dans Le CuirassĂ© Potemkine, le lorgnon qui se balance au bout de la vergue renvoie-t-il Ă son propriĂ©taire, le mĂ©decin de lâĂ©quipage, mais, au-delĂ , Ă la classe dont celui-ci est membre et au systĂšme social quâil reprĂ©sente. Mais lâobjet dĂ©tachĂ©, prĂ©cisĂ©ment, connote la rĂ©volte des marins, la rĂ©volution qui commence â si bien quâen une seule image dâun objet, qui plus est dĂ©risoire, Eisenstein signifie Ă la fois lâordre et la rĂ©volution, le passĂ© et lâavenir, bref le tout de lâhistoire. IsolĂ©, lâobjet devient le tout. 27Il est possible que lâexpressivitĂ© de la partie symbolique repose sur la capacitĂ© du langage de dĂ©border constamment la particularitĂ© de ses Ă©lĂ©ments â mais la perception et le dĂ©sir qui ont une dimension antĂ©prĂ©dicative ont un pouvoir analogue dâamplification. Cette amplification â dont la totalitĂ© constitue Ă la fois lâĂ©lĂ©ment, lâessence et la limite â est au cĆur de nâimporte quel systĂšme symbolique, quâil soit art, science, technique ou langage en gĂ©nĂ©ral. GrĂące Ă cet extraordinaire moyen, dont aucun autre animal nâest pourvu, nous pouvons, selon les puissantes paroles du poĂšte 28Voir un Monde dans un grain de sable,Et un ciel dans une fleur sauvage,Tenir lâinfini dans la paume de la main,Et lâĂ©ternitĂ© dans une heure. [12] Notes [1] Cet article reprend et dĂ©veloppe un certain nombre dâindications figurant dans notre travail La TotalitĂ© I, De lâimaginaire au symbolique, Champ Vallon, 1998, p. 565-584. [2] Aristote, De la gĂ©nĂ©ration et de la corruption, 314 a 19, trad. J. Tricot, Vrin, 1971, p. 3. [3] Note de J. Tricot, ibid. [4] Lâexpression de partie totale figure dans lâopuscule de Leibniz sur lâorigine radicale des choses, mais lâidĂ©e est explicite chez Plotin, Ă©crit-il EnnĂ©ades, IV, 2. [5] A. Soljenitsyne, LâArchipel du Goulag, exergue du tome II. [6] F. Dagognet, Michel Paysant, Logique et PoĂ©tique, Ăditions Voix Richard Meyer et les Cahiers du regard, 1994. [7] E. Kant, GĂ©ographie, AK IX, 252, trad. coll., Aubier, 1999, p. 162. [8] Le travail de dĂ©chiffrage a donnĂ© naissance Ă une discipline nouvelle, la dendrochronologie. [9] E. Cassirer, La Philosophie des formes symboliques, tome II, trad., J. Lacoste, Les Ăditions de Minuit, 1972, p. 73. [10] Ibid. [11] Virgile, ĂnĂ©ide, trad. M. Rat, Garnier-Flammarion, 1965, p. 186. [12] W. Blake, Augures dâinnocence » in Ćuvres, tome II, trad. P. Leyris, Aubier-Flammarion, 1977, p. 152.
Lebut de ce livre est donc, tout Ă la fois, d'aborder certains aspects de la science des systĂšmes et de discuter des implications philosophiques de cette nouvelle science. Ce livre n'est donc ni un ouvrage purement scientifique, ni un ouvrage proprement philosophique mais, plutĂŽt, une tentative de montrer comment un changement majeur de paradigme survenu dans la science
Un des intuitions les plus courantes associÂŽees `a la dÂŽefinition de lâÂŽemergence est que le tout peut Ëetre supÂŽerieur `a la somme de ses parties. Un grand nombre de travaux sur lâÂŽemergence ont cherchÂŽe `a donner un sens plus prÂŽecis `a cette intuition. Searle Searle [Sea92, page 111] diffÂŽerencie deux niveaux dâÂŽemergence. Ces deux niveaux sont principalement distinguÂŽes par les termes de composition10 et dâinteraction âSuppose we have a system, S, made up of elements a,b,c . . . For example, S might be a stone and the elements might be mo-lecules. In general, there will be features of S that are not, or not necessarily, features of a,b,c . . . [...] Let us call such features system features. [...] Some system features can be deduced or figured out or calculated from the features of a,b,c . . . just the way these are composed and arranged [...] But some other system features cannot be figured out just from the composition of the elements and environmental relations ; they have to be explained in terms of the causal interactions among the elements. Letâs call thesecausally emergent system features. [...] On these definitions, consciousness is a causally emergent property of systems. [...] 10 le sens de composition correspond au lien entre un syst`eme et ses composants, mais pas au sens de la composÂŽee de deux fonctions This conception of causal emergence, call itemergent1, has to be distinguished from a much more adventurous conception, call it emergent 2. A feature is emergent 2 iff F is emergent 1 and F has causal powers that cannot be explained by the causal interactions of a,b,c . . . â Searle distingue 1. Une caractÂŽeristique est dite âdu syst`emeâ si elle ne caractÂŽerise aucun ÂŽelÂŽement isolÂŽe du syst`eme. 2. Une caractÂŽeristique du syst`eme est ÂŽemergente 1 si sa rÂŽeduction nÂŽecessite de prendre en compte les interactions et pas seulement les compositions. 3. Une caractÂŽeristique du syst`eme est ÂŽemergente 2 si elle est ÂŽemergente 1 et quâelle nâest pas non plus rÂŽeductible en tenant compte des inter-actions entre les parties. Corning Corning [Cor02, page 9] propose de dÂŽefinir lâÂŽemergence `a partir de la notion desynergie. Il sâagit du cas o`u âthe combined cooperative effects that are produced by two or more particles, elements, parts or organisms â effects that are not otherwise attainableâ On peut alors dire que le tout estdiffÂŽerent de la somme des parties sans lui ËetresupÂŽerieur. On retrouve lâidÂŽee dâinteractions entre les parties. LâÂŽemergence est alors considÂŽerÂŽee comme le sous-ensemble des effets sy-nergiques qui montre une nouveautÂŽe qualitative. Il dÂŽecrit cette situation comme celle o`u les parties sâadaptent pour constituer un tout, fait de parties diffÂŽerentes. Lâarticle concernant âsynergyâ dans le âNew Oxford American Dictio-naryâ [McK05] donne la dÂŽefinition suivante âthe interaction or cooperation of two or more organizations, substances, or other agents to produce a combined effect greater than the sum of their separate effectsâ Un exemple donnÂŽe par Corning est celui dâune voiture, constituÂŽee de toutes ses pi`eces. SÂŽeparÂŽees, elles ne font rien, une fois assemblÂŽees elles donnent lieu `a une synergie, câest `a dire un vÂŽehicule roulant. Cet exemple sert `a montrer que cette organisation nâa pas `a Ëetre auto-organisation pour Voyelles Dans le cadre de la visionVoyelles des syst`emes multi-agent [Dem95], le syst`eme est dÂŽecomposÂŽe en 4 composantes Agents, Environnement, Inter-actions et Organisations. Dans la description habituelle de ce mod`ele, trois principes sont construits sur ces composantes. SM A=A+E+I+O SM A=A Le dernier principe dÂŽecrit le rÂŽesultat du syst`eme en dÂŽefinissant lâÂŽemergence comme un ÂŽelÂŽement rendant cette description non linÂŽeaire11. FSM A =FA +FE +FI +FO +emergence Il sâagit ici de lâaffirmation de la possibilitÂŽe dâune supÂŽerioritÂŽe de la fonc-tion du tout sur les foncfonc-tions des diffÂŽerentes entitÂŽes le composant. Toutefois, il ne sâagit que dâune description de haut niveau des syst`emes multi-agent qui ne garantit pas quâun mod`ele correspondant `a la vue en Voyelles puisse exhiber cette propriÂŽetÂŽe. AMAS/ADELFE Une autre proposition que nous classons dans cette partie est celle de la mÂŽethodologie ADELFE. Cette mÂŽethodologie a pour objectif dâaborder le dÂŽeveloppement de SMA `a fonctionnalitÂŽe ÂŽemergente. Le postulat sur lequel se fondent la thÂŽeorie et la mÂŽethodologie est quâun syst`eme fonctionnellement adÂŽequat est un syst`eme dans lequel les situations de non coopÂŽeration sont ÂŽevitÂŽees. Le coeur de la mÂŽethodologie est lâidentification des situations non coopÂŽeratives. A partir de la description des agents et de leurs interactions, des classes de situations non coopÂŽeratives sont identifiÂŽees comme les situa-tions gÂŽenÂŽeriques identifiÂŽees dans [Cam98] auxquelles peuvent sâajouter des situations spÂŽecifiques `a lâapplication. A chacune de ces classes est associÂŽe un traitement permettant de restaurer la situation coopÂŽerative. Cette situation correspond `a un avantage collectif car la base de la mÂŽethodologie est quâun syst`eme coopÂŽeratif est supÂŽerieur `a un syst`eme qui ne lâest pas. Cette idÂŽee est dÂŽeclinÂŽee dans de nombreuses applications sur lesquelles les notions de situations non coopÂŽeratives sont illustrÂŽees. 11 Formalisation de Kubik Kubik [Kub03] a proposÂŽe une approche formelle de cette idÂŽee de supÂŽerioritÂŽe du collectif sur les individualitÂŽes. Cette approche est fondÂŽee sur la modÂŽelisation des agents sous la forme dâensemble de r`egles formant une grammaire de tableaux isomÂŽetriques [DFP95, FF96]12. Lâapproche consiste en trois ÂŽetapes 1. Les agents sont dÂŽecrits `a lâaide de r`egles de grammaire. 2. Deux syst`emes sont dÂŽefinis dont lâun correspond au tout et lâautre `a la somme des parties. 3. Ces deux syst`emes engendrent deux langages. Le cas dâÂŽemergence est celui o`u le langage du tout inclut strictement celui de la somme des parties. Les langages engendrÂŽes peuvent Ëetre vus comme les mondes accessibles par le syst`eme. Nous dÂŽetaillons lâapproche adoptÂŽee. DÂŽefinitions Soit V = VT âȘVN un alphabet constituÂŽe de terminaux et non-terminaux. Une grammaire formelle est dÂŽefinie comme un quadruplet G= VN, VT, S, P avec S lâaxiome le non-terminal initial et P lâensemble des productions. Une production dÂŽecrit comment rÂŽeÂŽecrire un non-terminal avec une ÂŽeventuelle condition de contexte. Kubik dÂŽefinitun syst`eme de grammaire coopÂŽeratif G= VN, VT, S, P1, . . . , Pn avec les productionsPi qui dÂŽefinissent lâagent i. Contrairement aux grammaires formelles habituelles, les r`egles de rÂŽeÂŽecriture ne modifient pas une chaËıne de symboles mais un tableau `a deux dimensions. Une propriÂŽetÂŽe dâisomÂŽetrie est requise pour les r`egles afin dâÂŽeviter le probl`eme de dÂŽecider comment ÂŽetendre le tableau. Nous donnons un exemple pour clarifier ce point. ConsidÂŽerons la r`egle de rÂŽeÂŽecriture suivante X X X X X X â {z } α â â â â {z } ÎČ 12 On peut maintenant rÂŽeÂŽecrirex en y X X X X X X X X X X X X â X X {z } x â âX X X âX X X â X X {z } y Lâhypoth`ese dâisomÂŽetrie sur les r`egles permet dâÂŽeviter le cas suivant qui pose un probl`eme X X X â {z } α â â â â {z } ÎČ Cette r`egle nÂŽecessite lâajout de trois positions et un changement de la taille du tableau. De plus, il y a un choix `a faire entre les deux dÂŽerivations sui-vantes X X X X X X X X X X X X â X X {z } x â X X X â X X X â X X X â X X {z } y OU X X X X X X â X X X â X X â {z } yâČ A partir dâune grammaire et dâune configuration initiale S, Kubik dÂŽefinit â LSM A comme lâensemble des configurations accessibles par appli-cations de productions contenues dansSiPi surS â Lsomme comme lasuperimposition denensemblesLi o`u chaqueLi est lâensemble des configurations accessibles par applications de produc-tions dansPi surS Nous renvoyons le lecteur au travail original [Kub01] sâil est intÂŽeressÂŽe par la dÂŽefinition de lâopÂŽerateur de superimposition. Alors la propriÂŽetÂŽe dâÂŽemergence est vraie quand âwâLSM A, w /âLsomme =superimpositioniLi Probl`emes posÂŽes Le premier probl`eme que pose cette approche est celui de lâexpression des syst`emes lâutilisation de r`egles de grammaires nâest pas forcÂŽement la mÂŽethode de description dâagents la plus aisÂŽee mais surtout il est difficile de savoir ce qui incarne un agent dans une configuration un agent est un ensemble de productions. Le second probl`eme est celui de la dÂŽecidabilitÂŽe pour dire dâune configu-ration quâelle ÂŽemerge, il faut pouvoir engendrerLSM A mais aussi montrer de tester lâappartenance du mot `a la superimposition de diffÂŽerents langages qui nâest pas traitÂŽee par Kubik. Finalement, nous donnons ici une lecture critique mais qui nous semble invalider du moins partiellement les exemples de populations homog`enes utilisÂŽes par Kubik. Pour une population homog`ene, tous les agents par-tagent le mËeme ensemble de r`egles âiPi = P = SiPi. On a alors âiLi =LM AS. Par ailleurs, superimpositionA, A =A ce qui implique que superimpositioniLi = LM AS. Finalement, LM AS = Lsomme et lâemergence nâa pas lieu dans le syst`eme. Kubik fournit une tentative de formalisation de lâÂŽemergence intÂŽeressante qui repose essentiellement sur la commutation entre deux opÂŽerations for-mer le syst`eme avec ses composants composition et mettre ce syst`eme en marche exÂŽecution. En rÂŽesumÂŽe, lâÂŽemergence de Kubik correspond au cas o`u des ÂŽetats de monde ne sont accessibles quâ`a travers lâinteraction de plusieurs agents. En commutant les opÂŽerations de composition et dâexÂŽecution, son travail aboutit ` a une forme de non linÂŽearitÂŽe qui lui permet de dÂŽefinir des ÂŽetats comme ÂŽemergents. Conclusion et Position SMA Lâensemble des travaux qui constituent cet axe met lâaccent sur la possibilitÂŽe dâun gain apportÂŽe par lâinteraction dans le syst`eme. Les tra-vaux de Kubik peuvent certainement Ëetre envisagÂŽes comme une distinc-tion entre un syst`eme parall`ele o`u les diffÂŽerents processus ne sâinfluencent pas et un syst`eme concurrent o`u les interactions servent `a atteindre lâob-jectif. Lâapproche dâADELFE consiste `a concentrer lâeffort de conception sur les situations non coopÂŽeratives qui correspondent `a des interactions dÂŽefaillantes ; aussi on peut voir cette proposition comme une distinction entre un syst`eme avec coopÂŽeration qui pourrait Ëetre comparÂŽe avec un syst`eme sans coopÂŽeration. Dans un mËeme ordre dâidÂŽee, Searle dÂŽefinit diffÂŽerentes ÂŽemergences selon le degrÂŽe de collectivitÂŽe entre composition et interaction. Le probl`eme central semble Ëetre le suivant les approches informelles permettent de donner un principe de fonctionnement de lâÂŽemergence sans permettre directement de distinguer lâÂŽemergence et servent plus `a orienter le processus de conception du syst`eme ; `a lâinverse les tentatives dâapproches formelles semblent tr`es restrictives par le mod`ele dâagents quâelles imposent. Dans un mod`ele multi-agent, cette approche correspond `a lâimportance du collectif, au multi de multi-agent.
Letout est plus grand que la somme des parties. Confucius . citation. Tweet Share Share. Share. Le tout est plus grand que la somme des parties. Sentences Citations de Confucius Confucius. Autres citations. Ne valait-il pas mieux mourir dâĂ©pouvante que lentement Ă©tranglĂ©e par des mains de glu, des mains de Paradis Suzanne. Ne valait-il pas mieux mourir
Maisonde Prestige en Vente à Le Crotoy : Située à 50 mÚtres de la plage, au coeur du Crotoy, cette villa de bord de mer propose un agencement atypique qui en fera une parf
Mentalement 13 est partitionné en 10 et 3; le 3 est ajouté au 5 pour faire 8. La somme est égale à 10 + 8 = 18. Plus simplement, on se contente d'ajouter les unités. Addition avec retenue . Mentalement, 5 est partitionné en 2 et 3 de sorte que le 2 complémenté à 8 donne 10. La somme est 10 + 3 = 13. Soustraction sans retenue
opO8mP. rer1hovuuq.pages.dev/254rer1hovuuq.pages.dev/134rer1hovuuq.pages.dev/549rer1hovuuq.pages.dev/196rer1hovuuq.pages.dev/572rer1hovuuq.pages.dev/70rer1hovuuq.pages.dev/190rer1hovuuq.pages.dev/492
le tout est plus que la somme des parties